Pour une démarche anticipative de gouvernance des crises sanitaires et une vision stratégique de la Sécurité Humaine dans le continent Africain:

Le Projet de L’Observatoire Africain Intégré de l’E- Santé s’impose plus que jamais!

Professeur des Universités- Physiologiste - Pharmacologue Professeur de l’Histoire de la Médecine Consultant en Développement Institutionnel Président O.N.G. YENDA-Africa Faculté de Médecine et de Pharmacie de Marrakech

Face a la crise sanitaire une dynamique Marocaine exemplaire :

Le Maroc, sous l’impulsion éclairée de sa majesté le Roi Mohammed VI que dieu le glorifie, a montré face à cette crise sanitaire inédite du coronavirus une capacité de résilience et d’adaptation qui a surpris le monde. Les mesures engagées jusqu'à maintenant grâce aux autorités, au corps médical et paramédical, et par la majorité des citoyens marocains, ont montré dieu merci leur grande efficacité.

La pandémie à l’échelle internationale d’après tous les scénarios objectifs et subjectifs est vouée à durer encore. Les indicateurs révèlent que notre continent africain n’est pas encore véritablement touché, mais le risque que la pandémie s’étend au sein de notre continent africain est réel.

Encore une fois sous l’impulsion de sa majesté le Roi Mohammed VI, plusieurs chefs d’état des différents pays africains ont décidé de coordonner leurs efforts et de mettre en commun les moyens et l’expertise africaine adéquate et adaptée pour faire face a cette pandémie inédite.

L’Afrique doit développer les mécanismes d’anticipation des crises sanitaires :

Objectivement nous avons intérêt,  au sein de notre continent,  à ce que toutes les mesures de prévention, d’hygiène et de sécurité soient développées. Contraste de la chose, nos capacités de tests et d’explorations malgré l’extraordinaire effort consenti ne vont jamais suffire pour diagnostiquer plusieurs millions d’africains.

Si les mesures sécuritaires sont anticipées, notamment par la gestion délicate des conditions de confinement et de distension sociale inédites dans plusieurs pays africains, l’expérience vécue pendant cette période révèle l’insuffisance totale en termes de prédiction, de localisation sanitaire de l’épidémie et par conséquent de sa meilleure gouvernance en fonction des moyens logistiques des systèmes de santé africains si vulnérables.

C’est dans ce sens, et afin d’appuyer l’effort des gouvernements africains, et en considération de la responsabilité académique et sociale des différentes potentialités scientifiques dont regorge le continent, d’éminents experts africains proposent la mise en place d’un Observatoire Africain Intégré de la E-Santé capable d’anticiper et d’orienter la gouvernance de telles crises sanitaires.

Pour définir la e-santé ou santé numérique ou information numérique sur la santé^, ces domaines de la santé font intervenir les technologies de l'information et de la communication (TIC). Le terme e-santé regroupe ainsi un ensemble de technologies de pointes qu’on peut diviser en plusieurs catégories: la télé santé, la télémédecine. La m-santé (m pour " mobile", comprend l'ensemble des objets connectés et des applications mobiles) et la robotique. Le terme Santé est à prendre au sens large et comme l’OMS le souligne, ne concerne pas que les maladies et l’homme malade mais est aussi relatif à un état complet de bien-être physique, mental et social. Le développement de la e-santé s'appuie sur un domaine scientifique particulier, l'informatique médicale (ou informatique de santé), domaine qui a des liens étroits avec l’informatique mais dont les problématiques sont spécifiques du domaine santé. En fonction des évolutions conceptuelles et technologiques de la e-Santé, les domaines d’applications sont devenus multiples et diverses : Logiciels de prévention, dossier du patient informatisé, logiciel de gestion du cabinet médical, logiciel de gestion de la pharmacie, la santé mobile, la téléconsultation, les systèmes d’informations hospitaliers, les programmes d’aide a la décision, la chirurgie assisté par ordinateur. Les applications ne cessent de croitre permettent désormais l’ouverture d’un marché mondial a forte croissance estimé à titre d’exemple en Europe a 20 milliards d’euros.  

Pour une Epidémiologie africaine en temps réel :

Mais ce qui nous intéresse le plus dans cette proposition de l’Observatoire Africain Intégré de l’E-Santé ce sont plutôt les applications en termes de l’e- Epidémiologie Africaine.

En effet, Les défis démographiques, environnementaux, sécuritaires et socio économiques auxquels font face le développement du continent africain sont de taille. S’ajoute en interaction à ces défis les grandes problématiques sanitaires aussi bien spécifiques à l’Afrique que mondiales comme celle que l’on vit actuellement. Les enjeux pour notre continent sont énormes et la marge de gouvernance des gouvernements est si limitée en réalité.

Sans une véritable cohésion africaine, une sérieuse coordination, une mutualisation des moyens et un appui stratégique sur les ressources aussi bien naturelles qu’humaines propres à l’Afrique, notre continent sera victime de catastrophes environnementales, sanitaires et humaines sans équivoque !!!

Ainsi nous plaçons ce projet de     l’Observatoire Africain Intégré de l’E-Santé dans sa large mission de la Sécurité Humaine Africaine.

La sécurité humaine est fondamentale pour tout développement socio-économique durable. Elle privilégie à juste raison la sécurité des individus et des communautés sur les intérêts des États. Elle combine les droits de l’homme et le développement humain. Elle permet de considérer la menace d'une agression extérieure conventionnelle par un État "ennemi" moins préoccupante que celle en rapport avec d’autres enjeux qui touchent directement la santé et le bienêtre des populations comme la faim, les maladies, la pauvreté, la dégradation de l’environnement ou encore le climat. Un tel concept ne peut être dissocié d’une stratégie de développement qui, elle aussi, crée de la sécurité. Elle est cependant bien souvent négligée voire ignorée par les acteurs du développement.

La sécurité humaine, en tant que moteur du développement humain durable, pouvant permettre une meilleure intégration et coordination des actions de développement en favorisant les synergies nécessaires, n’a pas encore reçue l’attention et le soutien pour sa promotion. C’est la raison pour laquelle, nous nous proposons de créer une coalition régionale africaine, solide et engagée, pour promouvoir le concept dans la région africaine et au-delà au niveau international pour mieux orienter et intégrer les actions de développement. Une telle démarche, soutenue par la coopération internationale, permettra d’accélérer l’amélioration la santé, le bien-être et toutes conditions de vie des populations de la région et son développement socio-économique.

Notre propos ne peut rester limiter à des principes généraux, c’est dans ce sens que notre proposition se veut pragmatique et applicable dans les meilleurs délais.

Une Dynamique africaine réelle qui nécessite soutien et encouragement :

En effet, les initiatives ne manquent pas en Afrique. Depuis plus de trois années nous avons travaillé au sein de la Faculté de médecine de Marrakech sur l’importance des solutions digitales de pré diagnostic et de l’épidémiologie en temps réel. Cette dynamique scientifique et technique a fait l’objet d’une convention PPP entre Médical Intelligence Service à Paris et à l’époque avec le cabinet Convergence Santé pour le Développement à Dakar. Ce travail a fait aussi l’objet de son intégration dans le projet Télémédecine adopté dans le PDR de la région Marrakech-Safi.

Nous avons d’ailleurs proposé très rapidement au niveau régional soit à Marrakech ou à Dakar des solutions e-Santé pour mieux gérer cette crise sanitaire inédite du Covid-19 et ce pour anticiper toute éventuelle extension et non control de la pandémie. Ce partenariat tripartite Maroc, Sénégal et France est en mesure d’appliquer une solution qui est actuellement adapté aux symptômes du Covid19 qui permet d’avoir des diagnostics probabilistes chiffrés du coronavirus pour permettre de décider de tester la personne avec le minimum de risque d’erreur et aussi d’avoir des diagnostics différentiels de toutes les maladies avec lesquelles on peut confondre la maladie due au coronavirus.

L’application d’une telle solution au niveau des communes par l’installation d’une plateforme -centre d’appel spécialisé- va pouvoir définir avec plus de précision non seulement les foyers probables de l’épidémie mais aussi nous donner une idée réelle de l’épidémiologie de chaque commune notamment en cette phase de crise. C’est véritablement une méthode d’anticipation qui va nous permettre de développer les mesures sécuritaires et sanitaires adéquates jusqu’au niveau le plus infra communautaire. 

La crise sanitaire actuelle du Covid-19 est véritablement inédite. Dans notre continent Africain, elle nous appelle à revoir tout notre modèle de développement. A l’échelle mondiale, elle a montré la disparité des approches de gestion de la crise des différents pays et des limites de la coopération internationale, (du chacun pour soi). Plus que jamais la conscience africaine est interpellée afin de répondre aux exigences de milliards de personnes en matière de Sécurité Humaine. L’intelligence Africaine à l’aube de l’Humanité est appelé à compter sur ces propres ressources naturelles et humaines. Notre proposition pratique va dans ce sens. Nous considérons ce projet de l’Observatoire Africain intégré de l’e-Santé un outil indispensable pour déceler nos maux et pouvoir y répondre avec toute la sérénité et la sagesse qui a toujours marqué pendant des millénaires l’Homme Africain.  

Pr. M.K. CHOULLI

Marrakech Le, 15 avril 2020